JACQUOU LE CROQUANT, roman social placé sous le signe de la révolte d’Eugène Le Roy (1899)

Jacquou, un Jacques. 

 Pourtant Jacquou vit au XIXème au siècle, sous la Restauration, mais où la condition du paysan français dans un Périgord encore féodal reste inchangée depuis des siècles. Né serf, Jacquou apprend, en naissant, à haïr.

Mais qui ? Le noble, qui, sans cesse retranché dans son château, soutenu et appuyé par le trône et l’autel, qui font de lui un homme intouchable, lui permettant de continuer à opprimer le paysan, notamment son père.  Ce père, qui meurt aux galères après avoir fait face à la mauvaise personne, cette mère qui meurt misérablement, conséquence directe de la misère entourant une veuve humiliée dans cette société. Et notre Jacquou, qui à peine adolescent et déjà hors-là-loi, apprend la loi du pouvoir, la loi de l’humanité et, devenu homme, la loi de la révolte. Grâce à son amour (mais de qui ?), parviendra-t-il a surmonter sa colère ?

Entre Misère et Châtiment, Amour et Tentations, Jacquou nous emmène, tout au long de sa vie ses aventures bouleversantes. 

   Pour ma part, ce livre à été une révélation et une agréable surprise. Je m’attendais, comme on le comprend dans le résumé, à un livre centré sur des analyses sociologiques pertinentes de cette société à cette époque : et c’est le cas. J’ai beaucoup aimé la  place des sentiments humains dans ce récit, notamment de Jacquou. Des sentiments et des analyses qui ne cessent d’évoluer, tant dans le regard d’un enfant entouré mais miséreux, puis d’un enfant seul, d’un adolescent se battant pour survivre grâce à la haine de l’autre, et enfin d’un homme prenant conscience de la complexité des  réalités qui l’entourent et voulant à tout prix y mettre fin. 

   Donc l’aspect sociologie et Humanité du récit ont été plus qu’au rendez-vous, permettant de rendre la lecture fluide et agréable.

Là où j’ai été agréablement surprise, est que j’ai été réellement été captivée, par le récit de la vie de Jacquou, avec ces rebondissements et ces tragédies. Ce livre à pour moi été addictif, et non une lecture d’apprentissage et d’analyse ( comme je pouvais m’y attendre). Nous sommes transportés dans le vie d’un jeune garçon, qui par ses propres moyens va  évoluer dans une société où son statut est sans cesse dénigré, guidé par l’idée de vengeance, pour ses parents, et son amour de toujours.

Suivre Jacquou de la petite en enfance jusqu’à sa fin nous oblige à lire le livre jusqu’au bout et surtout le plus vite possible !!! J’ai également aimé la romance présente, apportant un note de légèreté au récit.

pour tout les amoureux de philosophie, humanisme, sociologie et de romance, je vous conseille cette pépite du XIXème.

NB: récit centré sur des paysans, le parlé est dont différent mais tout à fait compréhensible notamment avec les aides. Nous sommes directement en immersion des campagnes d’il y a 200 ans.

    Par ailleurs deux  très bonnes adaptations cinématographiques, ont été réalisées, celle en mini-série en 1969 ( elle est excellente) avec Eric Damain et l’autre en film en 2005 avec Gaspard Ulliel.  Je vous recommande  les deux.